Marion

Historienne du futur

MAÎTRE MARION

Elle voulait être historienne. Elle est aujourd'hui tournée vers le futur. Ironie du sort oblige, c'est avec le sourire qu'elle raconte cette anecdote. Aussi à l'aise avec le passé que l'avenir, sans oublier le moment présent si primordial lors de ses consultations, maître Marion sait parfaitement que le temps est une notion relative et subjective.

Jeune voyante en phase avec son époque, c'est à l'âge de 7 ans que la prise de conscience de sa différence est effective. Alors que ses camarades d'école ont des préoccupations insouciantes inhérentes à l'enfance, Marion se pose des questions déjà existentielles. Non seulement parce qu'elle est capable de prévoir la météo sans la consulter mais aussi et surtout car elle côtoie régulièrement ce que le commun des mortels appelle des fantômes. « J'en voyais vraiment partout. Il s'agissait de silhouettes sombres. Elles entraient en contact avec moi, sans prévenir, à n'importe quelle heure du jour et de la nuit ».

Marion ne sait pas encore qu'il s'agit d'un don. Comme très souvent dans ce genre de contexte exceptionnel, elle évite d'ébruiter son secret. Un secret bien trop lourd néanmoins pour une petite fille qui finit par évoquer le sujet avec ses parents. « Tout de suite, mon père a pris ses distances avec moi. Je crois que je lui faisais peur. Dans un premier temps, ma mère a cru que j'étais folle. J'ai enchaîné les séances chez le psy ».

Jusqu'au jour où tout bascule. Marion entre dans sa douzième année. Une silhouette, toujours la même, vient régulièrement la supplier d'aller creuser un trou dans un endroit précis du jardin familial. « Depuis mes 9 ans, ce fantôme me demandait d'accomplir ce geste. Je repoussais systématiquement l'échéance. Et j'y suis allé. Avec une pioche et mon frère comme témoin. Je ne savais absolument pas ce que j'allais trouver en creusant. Il s'est avéré que c'était un corps ».

Sans le savoir, Marion venait de résoudre une affaire criminelle. En l'occurrence un meurtre que la police, jusque-là impuissante, finira par attribuer à l'ancien propriétaire de la maison. Il avait tué son épouse déclarée disparue plusieurs années auparavant.

Du jour au lendemain, le statut de Marion change. La petite folle devient un enfant respecté, voire craint. Les séances chez le psy sont ajournées. « Ce ne fut pas un événement facile à vivre mais il m'a rassuré et délivré d'un poids. Oui, on me parlait, non je ne naviguais pas en plein surréalisme. Paradoxalement, les visites des fantômes se sont espacées et j'ai pu vivre presque normalement, comme une jeune de mon âge ».

« Un métier et une passion »

Consciente de la spiritualité hors-norme de sa fille, sa mère s'intéresse de plus près à la voyance. Lorsqu'elle décroche son bac, elle décide de lui offrir un voyage au Mexique sur la piste des Incas. « Ce n'était pas un cadeau anodin de sa part. Elle tenait réellement à ce que je développe ma spiritualité. D'une certaine façon, c'est elle qui m'a orienté vers la voyance ».

Le hasard faisant parfois bien les choses, le couple mère-fille rencontre Maître Gabriel lors de leur escapade mexicaine. Le président d'Astropédia écoute l'histoire de sa future protégée et lui propose de la former au métier de voyant une fois rentrée en France. « Il m'a pris sous son aile et a façonné mon don. C'est de cette façon que j'ai accédé à la voyance et j'en vis aujourd'hui. C'est à la fois un métier et une passion. C'est extrêmement enrichissant ».

Si la tarologie ou la numérologie, entre autres, n'ont plus de secret pour elle, maître Marion ne se contente pas de vivre sur son don et ses acquis. Elle a suivi une formation en analyse comportementale afin de dispenser à ses consultants des interventions aussi pointues que possible.